Saint-Germain-de-Livet

 

 

"St-Germain-de-Livet, Sancius Germanus de Liveto, Livet-le-Baudouin, Livet-Tournebu.
Il y a six ans, Livet était une des localités les plus intéressantes à visiter de l'arrondissement de Lisieux ; aujourd'hui tout est changé. Que les amis de l'histoire et du beau se gardent bien d'aller à Livet, s'ils ne veulent avoir le coeur navré.
Je me vois donc forcé de parler au passé.
Admirablement situés au milieu d'une masse de verdure, à l'entrée d'un petit vallon rafraîchi par l'eau pure d'un ruisseau, apparaissaient pressés l'un contre l'autre un clocher élancé et les tourelles au toit aigu d'un vieux château. Les puissantes familles qui avaient possédé ce fief y avaient laissé des monuments dignes d'elles.
L'église était romane et mieux construite que la plupart de celles que nous possédons encore de cet âge... (A de Caumont 5-321)

Le lecteur désire savoir, sans doute, pourquoi cette église n'existe plus et quel est le monument qui la remplace. Pourquoi ? C'est qu'il s'est trouvé quelqu'un qui s'est imaginé un matin, en s'éveillant, avoir plus d'esprit que les hauts et puissants barons de Tournebu, présidents au Parlement de Normandie, etc.. Ce quelqu'un a fait venir un agent-voyer, sur le refus de l'architecte, pour mettre à exécution son rêve ; l'autorité ecclésiastique, qui aurait dû conserver, a laissé faire ; l'autorité administrative a approuvé, bien qu'il n'y eût pas le moindre prétexte à changement. On a jeté les statues à la voirie, on a rasé l'église. Et qu'a-t-on fait à la place ? Le nom n'est pas encore inventé. Ce n'est pas une grange, je ne dis pas une grange gothique (elles sont généralement fort belles), pas même une de ces granges vulgaires comme j'en ai vu en Belgique et ailleurs." (A de Caumont 5-332)

 

Eglise Saint-Germain

XVIe, XIXe, façade ouest aux MH. wikipedia. Photos sur Base Mérimée. Photos des orants sur Base Mérimée

"Elle abrite trois orants des XVIe et XVIIe siècles représentant des membres de la famille de Tournebu, classés à titre d'objets. Ces trois personnages agenouillés étaient destinés à être exposés dans un enfeu funéraire dans la chapelle seigneuriale. Les blasons qui accompagnaient autrefois ces statues, aujourd'hui détruits, permettent de confirmer qu'il s'agit bien des membres de la famille de Tournebu. Il est possible de les identifier comme étant Jean de Tournebu et sa femme Marie de Croixmare, fondateurs de la chapelle ; et leur fils Robert de Tournebu. Ces orants ont subi de grands dommages pendant la période révolutionnaire." (wikipedia)

"L'édifice décrit au passé par Arcisse de Caumont était roman et daté du XIe. Une chapelle seigneuriale était venue s'ajouter à l'édifice primitif au XVIe. Des modifications avaient eu lieu au XVIIe avec en particulier une nouvelle porte et des fenêtres remplacent les fenêtres primitives aux XVIe - XVIIe...
L'édifice est profondément amputé au XIXe dans des conditions assez incompréhensibles car ni l'autorité ecclésiastique ni administrative ne l'empêche, l'église médiévale est rasée et remplacée par un édifice méprisé par Arcisse de Caumont... (wikipedia)

"L'église était romane et mieux construite que la plupart de celles que nous possédons encore de cet âge. A son plan primitif (un choeur, une nef), était venue s'ajouter, au XVIe siècle, une belle chapelle seigneuriale, accolée au côté méridional du choeur et égale en étendue.
Quand on sortait du chemin creux et ombragé, c'était la nef qui se présentait d'abord à la vue. Tous ses murs portaient incontestablement les caractères du XIe siècle. Les contreforts sont très plats, et ceux de l'angle emboîtent la construction ; sur quelques-uns d'entre eux on remarque des croix de consécration dont nous donnons un croquis ; disposition peu commune. Malheureusement les ouvertures primitives avaient été remplacées. Une porte percée au XVIIe siècle, dans le pignon de l'ouest, et protégée par un large porche, avait été substituée à la porte romane, placée au midi, dont le profil subsiste encore. (V. la page suivante.)
Le mur du nord, sobrement éclairé dans l'origine par deux petites fenêtres cintrées, hautes de 3 pieds sur 9 pouces de largeur, a été repercé d'abord au XVIe siècle, puis à l'époque moderne. Trois fenêtres, de la fin du XVIe siècle, prenaient le jour au midi. Le choeur, aussi bien caractérisé, était en retraite sur la nef. On y voyait, dans le mur du nord, une petite porte cintrée, la porte du Prêtre. L'unique fenêtre était moderne, car une baie ogivale à traceries Renaissance, qui avait été pratiquée dans le chevet, se trouvait bouchée...
Le mur méridional était construit en échiquier de pierres et de briques, percé de trois fenêtres cintrées de médiocre grandeur. Des pilastres peu saillants avec chapiteaux ioniques allaient soutenir la corniche, composée d'une série de petites conscles.
Le mur de l'ouest présentait la même ordonnance et le même appareil. Dans le pignon s'ouvrait un oculas. La porte était cintrée, à chambranle vermiculé. Sur l'atlique on lisait la date 1578 (V. la page 326)..." (A de Caumont 5-321)

 

Eglise de Saint-Germain-de-Livet

Eglise de Saint-Germain-de-Livet

Eglise de Saint-Germain-de-Livet

 

Château de Saint-Germain-de-Livet

XVe siècle. MH, wikipedia. Photos sur Base Mérimée
Le château, acquis en 1957 par la ville de Lisieux, est devenu un musée labellisé Musée de France

"Lui aussi a subi des mutilations regrettables; mais il faut nous incliner devant la volonté du maître. C'est une propriété privée, et chacun doit être libre de traiter son bien comme il l'entend.
Situé vis-à-vis du portail occidental de l'église, ce château se compose de deux enceintes. On entre dans la première par une grande porte cintrée, accompagnée d'une poterne en accolade pratiquée dans un mur de pierres et de briques vertes vernissées, disposées de manière à former échiquier. C'est, à proprement parler, une basse-cour, qui ne renferme que des bâtiments d'exploitation rurale et le colombier. On ne voit autour aucune trace de fossés.
Tous ces bâtiments sont en bois; un seul a conservé quelque cachet: il remonte au XVIe siècle...
Au fond de la première enceinte s'élève le château, entouré de larges fossés remplis d'eau vive. Son plan est un pentagone irrégulier. Le pavillon d'entrée, qui regarde l'Orient, est bâti en échiquier de pierres et de briques vernissées, alternativement rouges et vertes. Deux sveltes tourelles à toit conique flanquent ses angles. La porte, accompagnée d'un portique d'ordre corinthien, porte la date de 1584..." (A de Caumont 5-332)

En face l'église : 49°05'21.0"N 0°12'52.0"E

Château de Saint-Germain-de-Livet

Château de Saint-Germain-de-Livet

Château de Saint-Germain-de-Livet

 

Château de Boullay / Château du Boulay

Le Boullay : A l'ouest de D579, au sud-ouest du château de Saint-Germain-de-Livet

"le Château du Boullay, propriété de la famille Thillaye du Boullay...
Alfred Louis Antoine du Boullay (1816. 1887) est très lié aux affaires financières : Consul de Rouen, Président du Tribunal de Commerce (1868.1872) marié en 1880 à Agathe Rapp, fille du courtier maritime Jean Isidore Rapp… " (societehistoriquedelisieux.fr)

Louis-Jacques-Hippolyte Thillaye du Boullay : maire de Lisieux de 1808 à 1813 (fracademic.com)

Le château était sûrement à cet endroit : 49°04'13.0"N 0°11'56.9"E et la chapelle : 49°04'14.7"N 0°11'53.3"E


Sur Geoportail

Sur une carte postale de J.Y. Merienne :


Sur J.Y. Merienne

 

Chapelle :

Indiquée sur Geoportail

: 49°04'14.7"N 0°11'53.3"E

 

Manoir de la Martinière

https://www.airbnb.fr/rooms/18225320

Sur D579 : 49°05'59.0"N 0°12'37.3"E

Vue de Saint-Martin-de-la-Lieue, route de Fervaques :

Saint-Germain-de-Livet : Manoir de la Martinière

 

 

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