Norolles

 

 

"Norolles est une localité importante, située dans la plaine du Lieuvin ; mais son territoire s'étend jusque sur les bords de la rivière de Touque. On y trouve quatre fiefs ou manoirs plus ou moins curieux.
Son nom jouit du privilège, fort rare dans notre contrée, d'être mentionné dans l'histoire pendant la période carlovingienne. C'est à propos de l'enlèvement des reliques de saint Regnobert, évêque de Bayeux. Trigan, dans son Histoire ecclésiastique, t. II, p. 137 à 144, s'est étendu avec complaisance sur ce fait, dont il a cherché à expliquer et à discuter toutes les phases. Son récit est trop long pour entrer dans le cadre de ce travail. Voici un résumé bien suffisant, qui est emprunté à un mémoire de M. Auguste Le Prévost publié en tête du premier volume de l'Annuaire normand, p. 19 et 20 :

« Dans les derniers jours de 846 ou 847, un personnage du Lieuvin, nommé Hervé, dont la mère était propriétaire d'une église de St.-Victor, qui paraît être St.-Victor-d'Épine, se détermina, à la suite de visions réitérées, et après avoir pris l'avis de Fréculfe, évêque de Lisieux, à aller chercher à Bayeux les corps de saint Regnobert, évêque de cette ville, et de saint Zenon, diacre, pour les apporter dans son domaine. Assisté de deux vénérables prêtres, nommés Guinemare et Hardouin, il s'introduisit secrètement dans Bayeux, alors occupé par les Bretons qui s'y étaient établis et dévastaient tout le voisinage, dit l'historien contemporain de cette translation. Nous apprenons ainsi que, pendant que les Normands ravageaient le territoire des Bretons, ceux-ci venaient déjà en faire autant sur nos côtes de la Basse-Normandie. Peut-être, d'après cela, fut-ce pour faire la part du feu que Charles-le-Chauve leur céda plus tard le Cotentin. Quoi qu'il en soit, à la faveur des ténèbres et du délaissement occasionné par l'invasion bretonne, Hervé put entrer, sans être remarqué, dans l'église extra-urbaine, déjà désolée et profanée, de St.-Exupère, et en enlever les reliques, objet de ses pieuses recherches ; puis, le lendemain, faisant grande diligence, probablement pour se soustraire aux réclamations des Bayeusains, il les apporta, à la faveur d'un brouillard épais, jusqu'à un lieu nommé Nogeroloe (Norolles, près Lisieux). Ce ne fut plus ensuite qu'à petites journées, au milieu des processions et des champs d'allégresse, qu'il arriva à St.-Victor, où les corps des deux saints restèrent quelque temps déposés sur l'autel. De là ils furent transférés, un peu plus tard, dans une petite et modeste église, construite aux frais d'Hervé, tout exprès pour les recevoir, en un lieu nommé Suiacum villa, et que les évêques de Lisieux, de Bayeux et d'Avranches vinrent bénir, sur la demande du fondateur »." (A de Caumont 4-417)

Saint-Victor-d'Epine (Eure) sur Wikipedia

 

Cadastre de 1830

Sur archives.calvados.fr


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Eglise Notre-Dame

"Centre de la vie du village de Norolles à travers les siècles, l’église occupe une position privilégiée au bord du plateau dominant de la vallée de Malou, à l’intersection de plusieurs chemins. Elle est entourée par le cimetière communal, comme il est d’usage dans les campagnes du Pays d’Auge." (fondation-patrimoine.org)

"Centre de la vie du village de Norolles à travers les siècles, l’église occupe une position privilégiée au bord du plateau dominant de la vallée de Malou, à l’intersection de plusieurs chemins. Elle est entourée par le cimetière communal, comme il est d’usage dans les campagnes du Pays d’Auge.
Un if se déploie avec majesté à côté du portail où il fût planté en 1732 par Joseph Picot, dont le nom a été gravé sur une pierre côté sud. Vue de l’extérieur, la façade sud, côté if, est constituée d’un blocage grossier qui doit remonter à l’époque romane. Elle fût étayée de contreforts au XVlème siècle et ses fenêtres restaurées en ogives de briques le furent, à n’en pas douter, au début de ce siècle.
La face nord, côté vallée, exposée aux intempéries, a dû être rebâtie en entier au XVlème siècle, avec les ressources offertes sur place aux constructeurs, en échiquier de silex et de pierres taillées selon leurs natures diverses. On remarquera la trace d’une litre funéraire (bande noire que l’on peignait sur les murs de l’église lorsque le seigneur du lieu venait à décéder). Sur la litre, plus visible au-dessus du portail, se détachent deux écussons: l’un porte les armoiries de la famille de Parey, seigneurs de Combray et patrons temporels de l’église, l’autre blason appartiendrait à une famille de Baudran, héritière, vers le milieu du XVIème siècle, de la famille Parey." (fondation-patrimoine.org)

Association de Sauvegarde de l'église de Norolles (comnorolles.over-blog.net)

"L'église est située sur la pente du coteau qui limite la droite de la vallée de Touques, et qui en cet endroit forme une gorge sauvage arrosée par un ruisseau. Elle est sous l'invocation de saint Denis : c'est un vocable évidemment fort ancien. Cependant rien ne peut faire présumer que ce fut le lieu de la station des précieuses reliques. Il ne s'agit point ici d'élever une discussion : je remarquerai seulement que l'église de Fauguernon, paroisse limitrophe, est sous le vocable de St.-Regnobert, et qu'il se trouvait en outre dans la même paroisse une chapelle aussi dédiée à ce saint...
En plan, l'église a la forme d'une croix latine et se compose d'un choeur, d'une nef et de deux chapelles en transept.
Le portail est situé à l'ouest, et date du XVIe. siècle. La porte, cintrée, est protégée par un porche qui occupe, en largeur, tout le développement de la façade. Les vantaux du temps sont à panneaux simulant des étoffes ou parchemin plissé. Le clocher, qui surmonte le pignon, est en charpente recouverte d'essente
Les murs latéraux de la nef appartiennent à deux époques bien distinctes. Au midi, ils sont formés d'un blocage grossier qui doit remonter à l'époque romane. Dans le XVIe. siècle, on les a étayés par deux contreforts. La seule fenêtre qui éclaire ce côté est carrée et par conséquent moderne. Le côté du nord, qui se trouvait plus exposé aux intempéries, a été rebâti en entier, au XVIe. siècle, en échiquier de pierre d'appareil et de silex taillé. Il est flanqué de trois contreforts du même temps. Trois fenêtres ogivales sans moulures ni ornements, dont une est actuellement bouchée, répandaient largement la lumière.
Les deux chapelles qui forment les bras du transept sont de deux époques différentes. Celle du nord date du XVIe. siècle, comme le mur de la nef sur lequel il s'appuie. Des contreforts sont posés sur les angles, et une fenêtre ogivale (comme celles de la nef) sert à l'éclairer.
Celle du midi ne date que du XVIIe. siècle. Sa fenêtre néanmoins est ogivale,
Le choeur est entièrement roman, sauf le chevet qui est moderne et obstrué par une sacristie, sauf encore quatre contreforts du XVIe. siècle, trois du côté du sud et un autre à l'extrémité orientale du mur du nord. Trois autres contreforls que l'on voit de ce dernier côté sont plats et appartiennent à l'époque primitive.
Toutes les ouvertures un peu caractérisées ont disparu pour faire place à des espèces de trous carrés, évidemment fort modernes." (A de Caumont 4-418)

Proche de D98 : 49°11'58.0"N 0°14'28.7"E

Norolles : Eglise Saint-Denis

Norolles : Eglise Saint-Denis

Norolles : Eglise Saint-Denis

 

Pierres tombales des seigneurs de Combray :

"A l'intérieur, ce choeur présente aussi un certain intérêt...
Cinq pierres tumulaires se voient dans le pavage : elles recouvrent les restes des seigneurs de Combray, fief situé dans les limites de la paroisse, et qui a joui d'une certaine importance." (A de Caumont 4-421)

"La famille de Parey possédait bien antérieurement le fief de Combray. Dans les Monstres de la noblesse du bailliage d'Evreux de 1469, on trouve que « Pierre Parey, seigneur du fief de Combray, présenta pour lui et en son nom Denys Fuzee en abillement de vougier armé et monté suffisamment. »
(A de Caumont 4-422)

 

If du cimetière

"Un if se déploie avec majesté à côté du portail où il fût planté en 1732 par Joseph Picot, dont le nom a été gravé sur une pierre côté sud. " (fondation-patrimoine.org)

Norolles : If du cimetière

Norolles : If du cimetière

 

Mairie

Près de l'église

Norolles : mairie

 

Châteaux et manoirs


Sur Geoportail

 

Château de Combray

Arcisse de Caumont le situe sur la commune de Norolles, alors qu'il est situé sur Fauguernon

"Le château de Combray vient d'être reconstruit, il n'offre donc plus rien de remarquable ; mais les trois autres fiefs situés sur le territoire de la paroisse méritent de fixer l'attention." (A de Caumont 4-425)

 

Manoir de la Pelletière

XVIe, XVIIe siècle.

Evoqué sur societehistoriquedelisieux.fr

"La Pelletière, bâtie tout près et à l'ouest de l'église, est une grosse maison en briques et chaînes de pierres au rez-de-chaussée, avec porte cintrée à fronton triangulaire. L'étage supérieur est en bois, sans sculptures. L'intérieur n'offre rien de remarquable. Cette construction date du commencement du XVIIe. siècle.." (A de Caumont 4-425)

Emplacement inconnu. Sur le cadastre napoléonien on ne voit que "La Beltière" au sud de l'église.


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Château de Malou

XVIe siècle, MH. Sur Base Mérimée
"La maison manable remonte au 16e siècle. L'élévation antérieure est cantonnée de deux tourelles à poivrière, en calcaire. Les élévations latérales sont constituées d'un appareillage mixte, brique et pierre pour la partie gauche, pan de bois en partie supérieure pour l'aile droite. L'élévation postérieure, reprise au 18e siècle au moment du réaménagement intérieur, comprend une partie en pan de bois à gauche, et une partie maçonnée au centre ainsi que sur l'aile droite"

"Visible depuis un chemin de randonnée, le château de Malou (propriété privée), 15ème siècle, était autrefois accessible par un pont-levis. Deux tourelles en échiquier de briques et de pierres encadrent la porte." (blangy-pontleveque.com)

Château ou manoir de Malou

"Au fond du petit vallon, sur la pente duquel se trouve l'église, est le château de Malou. Il appartenait, au dernier siècle, à une famille de La Faye (1). Son aspect est monumental. Un fossé profond l'entourait et un pont de pierre fort long conduisait à la porie. Cette porte est cintrée, flanquée de deux tourelles construites en échiquier de briques rouges et de pierre. A droite et à gauche s'étendent deux constructions obliquant symétriquement, de manière à représenter, en plan avec la porte, trois côtés d'un hexagone. Celle qui s'étend vers l'ouest est en briques avec chaînes de pierre. Le côté correspondant est construit en bois. Des fragments d'épis en terre vernissée garnissent encore les pignons des toits.
L'ensemble de ce château doit dater du règne de François Ier
Faut-il compter, au nombre des possesseurs de cette terre, un Jean Borel qui produisit lors de la Recherche de Montfaut, dans la paroisse de Norolles ? Les documents manquent. On trouve seulement qu'un Jean de Gouvis, soubs-âge, était seigneur de Malou en 1540.
A la fin de ce même XVIe. siècle et au commencement du XVIIe., des protocoles d'actes portent les noms de messire Jehan Ferey, chevalier seigneur de Durescu, Sainct-Andrey, Fontaines et Malou, conseiller du roy et garde du scel des obligations de la vicomte d'Orbec ; mais il faut remarquer qu'il existe aussi un château du nom de Malou à 500 toises environ du bourg de Cormeilles, tout près de la Calonne, et que ce château a eu une bien plus grande importance que celui de la paroisse de Norolles." (A de Caumont 4-426)

Au nord-ouest, route du Breuil puis Chemin de Malou : 49°12'08.5"N 0°14'19.9"E

Norolles : Château de Malou

Norolles : Château de Malou
2019-03-15


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Sur blangy-pontleveque.com


D'autres châteaux sur J.Y. Merienne

 

Manoir de la Monteillerie

XIXe siècle. MH

Près de D263A : 49°12'40.0"N 0°14'03.8"E (Invisible)

Entrée sud par Chemin de la Cour Chardet


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Entrée nord par Chemin du Gentil Lieu :


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sur J.Y. Merienne

 

Ferme de la Vallée

XVIe siècle, MH

"En suivant le petit ruisseau qui prend sa source dans le vallon du château de Malou dont il a dû remplir les fossés, on arrive à la ferme de la Vallée, construction assez remarquable pour le pays, qui appartient à M. Cordier, ancien représentant. Sa position ne manque pas de pittoresque, puisqu'elle est bâtie au pied du coteau et qu'elle domine la belle valiée de Touques. La maison manable, que l'on distingue à ses combles élevés, au milieu des bâtiments ruraux épars alentour, date du XVIe. siècle. Elle est construite en pierre de taille. Une tourelle carrée occupe le centre de la façade : elle contient un escalier en hélice. Son toit de tuiles, relié au comble principal, est percé d'une lucarne que surmonte un épi de terre vernissée. D'autres épis terminent aussi le sommet de la tourelle et les deux lucarnes qui éclairent le grand comble.
La cheminée en briques, qui se voit au loin entre les feuillages des pommiers, est ornée d'arcades simulées, cintrées, surmontées de frontons aigus.
La façade est élevée d'un étage seulement, éclairé par quatre fenêtres. Les plus voisines de la prairie sont garnies de moulures de la Renaissance. Les autres parties ne présentent, à l'extérieur, rien de caractéristique...
Los bâtiments d'exploitation n'ont point d'intérêt. La cave est garnie de tonneaux d'une capacité peu commune. Le plus grand peut contenir dix bottes, mesure du pays qui équivaut à 11 hectolitres. Il porte la date de. 1722." (A de Caumont 4-428)

Près de la voie de chemin de fer : 49°11'42.1"N 0°13'23.9"E (Invisible)

On y accède par le Chemin de Bouttemont, près du Château de Bouttemont d'Ouilly-le-Vicomte.

 

 

Liens :

 

http://www.societehistoriquedelisieux.fr/?p=6463